Christophe raconte sa passion du Stampe

F-BDMO 1985 VOL INVERSE MON PERE AUX COMMANDESPour l’aéroclub d’ABBEVILLE, l’histoire d’une passion contée pour NOEL…

Il était une fois, ma passion de toujours pour le STAMPE, et un STAMPE en particulier…

Comme dans Astérix, je suis tombé dedans étant gosse… Et cela ne m’a jamais quitté…

C’était au début des années 70, à l’aéroclub des Ailes Montluçonnaises, en plein centre de la France, à portée d’ailes du fameux centre national de SAINT-YAN…A l’époque j’avais seulement 7 ans, et déjà à l’école mon regard était plutôt tourné vers la fenêtre et le bourgeonnement des cumulus dans le ciel que vers l’instituteur qui tentait aussi bien que possible de ramener mon attention à l’intérieur de la classe.

A l’époque, un avion m’obsédait déjà, un biplan, un STAMPE, celui du fameux sketch de Fernand RAYNAUD, et pour cause, mon père venait de temps en temps roder en plein ciel pendant que j’étais en classe avec ce fabuleux biplan qu’il venait d’acquérir en 1974 après bien des difficultés, suite à une querelle intestine de l’aéroclub liée à des passes droit d’une autre époque, qui voulaient que cet avion soir réservé de façon exclusive à certaines personnalités hautes en couleur de l’aéroclub, laquelle avait eu pour conséquence de clouer ce bel avion au fond du hangar du club sous une fine couche de poussière en attendant des jours meilleurs.

Dans les années 70, dans mon aéroclub d’origine, comme probablement dans bon nombre d’aéroclub, figuraient en effet quelques personnalités hautement gradées du monde militaire à quatre barrettes sur les épaulettes, voir même quelques spécimens plus rares à deux, trois ou quatre étoiles assez arrivistes et à qui on déroulait le tapis rouge lors de leur venue à l’aéroclub, c’était la même chose pour quelques personnalités du monde civil émanant de la direction de quelques grandes entreprises locales auvergnates comme les établissements BERGOUGNAN à Clermont-Ferrand.

Ces choses là ont disparu de nos jours fort heureusement, mais à l’époque ces querelles intestines de passe droit faisaient souvent fureur dans les aéroclubs dans la réservation de certains avions particuliers comme le STAMPE.

A Montluçon en 1974, il ne restait donc plus qu’un seul STAMPE acheté quatre ans plus tôt en 1970 à la société FARMAN implantée sur l’aérodrome de TOUSSUS LE NOBLE, c’était le fameux STAMPE SV4A portant le numéro de série 645 et immatriculé F-BDMO.LACHER STAMPE CHRISTOPHE EN 1984

Ce STAMPE était équipé du moteur RENAULT 4PO5 lubrifié et alimenté dos avec un carburateur ZENITH à membrane, ainsi que d’une hélice MERVILLE dédiée à la voltige. Cet avion fut longtemps utilisé en compétition de voltige fin des années 60 à TOUSSUS LE NOBLE par le célèbre instructeur de voltige GUY CHARETON qui officiait également au CPVA (Centre de Perfectionnement à la Voltige Aérienne) de l’aéroclub de MEAUX en région parisienne.

Cet avion, le F-BDMO, avait à lui seul un sacré palmarès aux mains de pointures de la voltige aérienne des années 60 puisqu’il avait concouru à plusieurs reprises au fameux LOCKEED AEROBATIC TROPHY de COVENTRY entre 1959 et 1965, les premiers championnats du monde de voltige aérienne officiels en Grande Bretagne, aux mains de pilotes qui le chevauchaient comme JEAN FALLOUX (mari de la célèbre speakrine de l’ORTF Anne-Marie PEYSSON), mais aussi Roland LONCHAMBON ou encore Louis DELHOMME.

Parmi les autres pilotes compétiteurs sur STAMPE bien connus de l’époque, on trouvait des personnalités hautes en couleur et talentueuses comme le fameux CHEVALIER D’ORGEIX , Léon BIANCOTTO, Reine LACOUR, Marcel CHAROLLAIS, José ARESTI qui donna son nom au fameux catalogue des figures de voltige encore en vigueur de nos jours, mais aussi des pilotes instructeurs du fameux centre national de SAINT-YAN auxquels l’histoire du STAMPE est fortement associée en France dans les années d’après guerre, Jean PASSADORI, Gustave VEYSSIERES, Raymond VIVIEN, Louis SOUCHET, Michel BERLIN, Louis NOTTEGHEM, Fred NICOLE…

Le F-BDMO en 1974, alors propriété de l’aéroclub des Ailes Montluçonnaises, était la source de querelles et de désaccords au sein du club, le club décida donc de le vendre. Mais compte tenu des mentalités de l’époque, le bureau directeur du club émit un droit de véto sur le futur acquéreur en le réservant dans le cadre de la vente en priorité à deux éminences suprêmes dont l’un était un général de l’armée de l’air dénommé HERRER, et le second le grand patron de l’entreprise BERGOUGNAN très lié à MICHELIN de Clermont-Ferrand.

Mon père, qui avait débuté par le vol à voile à l’aéroclub d’ISSOUDUN en 1955 à l’âge de 14 ans et qui avait passé au sein du même aéroclub son premier et son deuxième degré du brevet de pilote privé avion sur STAMPE, avait intégré l’aéroclub des Ailes Montluçonnaises vers le milieu des années 60 avec à son actif pas mal d’heures de STAMPE.

Passionné, mais pas fortuné, VRP la semaine en vendant de la vaisselle à des petits commerces et quincaillers au fin fond de l’Auvergne, de la porcelaine de LIMOGES et autres verres en cristal d’arques et de BACCARAT, mon père rêvait d’acquérir et de posséder un STAMPE, et à cette époque plusieurs facteurs ont joué en la faveur de la réalisation de son rêve.

Le premier fut la décote soudaine et le déclin des STAMPE au début des années 70 suite à un accident mortel qui coûta la vie en 1970 à l’Adjudant chef CHAMPION, suite à une rupture en vol d’un tyran de hauban d’aile sous facteur de charge élevé. A l’époque le STAMPE faisait face en compétition à des avions nettement plus modernes et performants comme les ZLIN ou autres MUDRY CAP10 et CAP20, notamment dans les figures déclenchées et balistiques comme les lomslovaques.Stampe F-BDMO TOUSSUS 1970

Cet accident sonna le glas et la fin des STAMPE au début des années 70, et eu pour conséquence la mise au rebut de cette fabuleuse machine dans les centres nationaux de SAINT-YAN et de CARCASSONNE.

Beaucoup à l’époque furent vendus en grande majorité aux anglais pour une misère ainsi qu’à quelques acquéreurs privés en France et ailleurs pour des prix dérisoires, et ce d’autant plus qu’une interdiction de vol avait été émise par la DGAC suite à cet accident imposant de surcroît le démontage de tous les STAMPE en France pour vérification des tyrans d’ailes.

D’autres cellules plus malchanceuses furent carrément brûlées derrière les hangars de CARCASSONNE SALVAZZA et de CHALLES LES EAUX.

En 1974, le F-BDMO était donc à vendre, mon père se positionna au culot pour l’acquérir avec de petits moyens face à des grands ténors aux galons dorés à qui l’avion était réservé en priorité, et qui avaient eux des moyens financiers sans aucune mesure comparativement à lui.

Finalement, l’esprit féminin étant une arme redoutable en affaire grâce au charme et à l’approche moins agressive et nettement plus intuitive, surtout en cas de querelles intestines au sein d’une association, ce fut ma mère qui négocia l’avion auprès du président de l’aéroclub et arracha le STAMPE à des mastodontes qui n’auraient fait qu’une bouchée d’elle, finalement une belle revanche sur ces sarcasmes et archaïsmes seigneuriaux d’un autre temps.

Mon père se retrouva donc propriétaire de son STAMPE F-BDMO en 1974, mais avec un avion interdit de vol et dans l’obligation de démonter toutes les ailes pour faire vérifier les tyrans d’ailes, et bien sur seul sans aucun outillage spécifique pour le remontage des ailes et le réglage des haubans à l’aide d’un tensiomètre, et encore moins sans le savoir faire indispensable d’un mécano parfaitement connaisseur de l’avion.

Finalement, après démontage de l’avion, mon père retrouva par hasard un ancien mécano en retraite du centre national de SAINT-YAN qui disposait d’un tensiomètre et du savoir faire, et l’affaire fut réglée pour de bon avec un retour en vol de l’avion dès l’année 1975.

Mon père passa son premier et son second cycle de voltige aérienne en 1976, formé sur le CAP10B de l’aéroclub de MOULINS par le célèbre pilote et instructeur de voltige et pilote d’essais des avions MUDRY, Louis PENA, puis vola régulièrement au cours de sa formation voltige avec Bernard CHAUVEAU, pilote d’essais des avions FOURNIER et également Jean-Marie SAGET, pilote d’essais chez DASSAULT notamment de l’ALPHA JET, du MIRAGE 2000 et du SUPER MIRAGE 4000, lors de stages voltige à ARGENTON SUR CREUSE à l’aéroclub DASSAULT.

Suite à sa formation voltige, le STAMPE F-BDMO rentra aux mains de mon père pendant plus de dix ans dans une période de gloire ou il était en représentation voltige dans tous les meetings locaux et régionaux, y compris dans les petits meetings de campagne qui faisaient fureur à l’époque et qui sont interdits de nos jours, même le curé de campagne n’y a pas échappé au baptême de voltige sur le STAMPE…

De toute cette époque, fin des années 70 et début des années 80, il me reste des souvenirs incroyables d’une jeunesse accomplie aux cotés et dans le siège baquet avant du STAMPE de mon père, un pneu sous les fesses et sous le parachute pour me permettre de voir dehors du haut de mes 10 ans, lorsque mon père m’initiait à la voltige en m’engueulant au travers d’un entonnoir relié à un bout de tuyau d’arrosage de jardin en guise d’interphone de bord…

La bille BORDEL DE MERDE, je te l’ai déjà dit 100 fois… LA BILLE… La vitesse… Qu’est ce que tu fous encore… C’est n’importe quoi… Recommence encore… Reprends ton axe… Doses et coordonnes les commandes sans perdre le point de visée au loin aligné sur le capot…Du pied… J’ai dit du pied encore, t’en mets pas assez, et pousses un peu plus sur le dos… C’est encore désaxé… tu fais des boucles ce sont des vrais patates, tu rends pas assez la main en haut et tu tires pas assez fort en bas…Remontes un peu t’es trop bas, tu t’es laissé descendre sans t’en rendre compte et tu ne contrôles pas ton altitude, et on va finir au tapis si tu continues ainsi… Ben mon vieux t’as encore du boulot sur la planche…T’écoutes pas ce que je te dis… Poses toi maintenant…On y retournera dans une heure pour que ça rentre…Le F-BDMO TOUSSUS EN 1970

Le moins que l’on puisse dire c’est que mon père bien que doté d’un talent et d’une dextérité exceptionnelle ainsi que d’une finesse de pilotage exacerbée en voltige, n’avait pas son pendant en terme de communication ni de pédagogie, mais curieusement cette méthode, à l’époque largement répandue par des instructeurs souvent grincheux marchait formidablement bien, et faisait que quand on faisait une bêtise on s’en souvenait vraiment et il n’y avait aucune chance qu’on la refasse un jour en se mettant en danger seul ou avec des passagers.

Grâce à lui j’ai appris à piloter, grâce à lui m’est venue et m’a été communiquée cette véritable passion, ce véritable amour du STAMPE, cette véritable passion de la voltige sur cet avion, et c’est le plus naturellement du monde qu’un jour de Juillet 1984 il m’a lâché et laissé partir tout seul avec son STAMPE du haut de mes 17 ans, alors que je n’étais même pas breveté de base…Ce jour la, j’étais tellement heureux que quand je me suis posé au retour, après avoir tourné mes premières autorotations, mes premiers tonneaux et mes premières boucles en solo, je l’ai tout bonnement oublié en bout de piste, et je l’ai laissé revenir à pied parachute sur le dos sur plus d’un kilomètre de piste… Que de chemin parcouru, que de souvenirs fabuleux avec lui et cet avion mythique…

C’était l’époque, ou encore jeune pilote même pas breveté, je payais mes heures de vol non seulement à la sueur de mon front mais aussi à coup de travail acharné pour gagner quelques sous et me payer parfois seulement cinq ou dix minutes de vol, mais aussi à coup d’heures innombrables et incalculables passées à nettoyer les défections d’huile du moteur RENAULT du STAMPE, avec des mains ensanglantées par les freinages des écrous dans le compartiment moteur le long des pipes d’admission brûlantes, et sur tout l’extérieur et le dessous du fuselage.

De cette époque axée sur le STAMPE, c’était même devenu un art de vivre, et dès le milieu des années 70, mon père fut surnommé LEON au sein de l’aéroclub des Ailes Montluçonnaises, en souvenir du fameux pilote de voltige LEON BIANCOTTO qui avait officié en tant qu’instructeur au sein de notre aéroclub durant plusieurs années entre 1954 et 1960, après son passage au centre national de SAINT-YAN, et avant qu’il se tue en entrainement sur le NORD 3202 N°16 immatriculé F-BFHA aux championnats du monde de voltige aérienne le 29 Août 1960 à BRATISLAVA, alors en Tchécoslovaquie.

De cette période je garde un souvenir fugace du patronyme de LEON BIANCOTTO qui claque au vent comme un coup de fouet dans ma tête, gamin, je passais des heures au club à écouter les histoires des anciens pendant que mon père voltigeait à basse altitude avec son STAMPE, ces anciens qui avait connu LEON et qui avait eu la chance de voler avec lui une quinzaine d’années auparavant. Ils me racontaient quand Léon emprunta l’un des STAMPE du CLUB en 1955 pour partir au LOCKEED AEROBATIC TROPHY de COVENTRY, et qu’après avoir quitté la compétition pour rentrer, sur le chemin du retour à hauteur de MERY SUR OISE, une fuite d’essence déclara le feu à bord, et LEON n’eut que le temps de se poser dans un champ et de descendre avant de voir partir son STAMPE en cendre…

Son épouse, Lucienne BIANCOTTO, journaliste à la revue Aviation Magasine, revint à plusieurs reprises rendre visite à l’aéroclub au milieu des années 70. C’est aussi à cette période que nous avons connu à MONTLUCON nos plus beaux meetings aériens annuels organisés par le club, avec bien sur sa majesté le STAMPE F-BDMO entre autres vedettes, mais aussi avec la participation de la collection SALIS et de pilotes comme Jean-Pierre LAFILLE sur son fabuleux CAP 20L ou d’Eric MULLER sur son AKROSTAR.

En 1978, à l’issue d’une révision générale, le F-BDMO est repeint dans une très belle livrée rouge et blanche avec damiers noirs sur la dérive, emblème du voltigeur LEON BIANCOTTO.

Cette année là c’est l’année de la disparition de Jean STAMPE, et lors d’un week-end, deux célèbres pilotes de voltige belges de STAMPE sont de passages à MONTLUCON, il s’agit des commandant Paul CHRISTIAENS et du capitaine Jean FEYTEN, qui forment la patrouille des MANCHOTS sur SV4. Ils rencontrent mon père par hasard sur l’aérodrome avec son STAMPE et ils lui promettent sur le champ de revenir à MONTLUCON pour le faire voler avec le fameux STAMPE RENARD MONITOR SR7B immatriculé OO-SRZ équipé du moteur CIRRUS BOMBARDIER de 180CV, sur lequel LEON BIANCOTTO a remporté le LOCKEED AEROBATIC TROPHY en 1956, et sur lequel ce dernier a battu le record du monde de durée en vol dos avec 1 heure et 16 minutes, avion que lui avait prêté Jean STAMPE.

Malheureusement et à son grand regret, ce rêve ne se réalisera jamais pour différentes raisons, et ce superbe STAMPE MONOPLAN figure aujourd’hui au musée royale de l’armée à BRUXELLES suite à sa donation par Jean STAMPE avant sa disparition.

Je me souviens bien également de duels chevaleresques en voltige sur STAMPE que se livraient mon père au milieu des années 80 avec un célèbre pilote instructeur du centre national de SAINT-YAN, Raymond VIVIEN, un ancien de la patrouille de SAINT-YAN. Du grand art, de la très haute école de voltige, dans la plus pure tradition de la cavalerie et du CADRE NOIR de SAUMUR, dixit l’Evangile selon SAINT-YAN… La dérive des deux avions frôlant l’herbe de la piste en vol inversé, avant d’attaquer une remontée dos suivie d’une hélice calée, juste avant de revenir se poser moteur arrêté en PTU et glissade pour un kiss landing… De la magie à l’état pure, de la voltige et du pilotage à la beauté intimidante…

Le STAMPE SV4A N°645 F-BDMO a fait son dernier vol à bout de potentiel moteur en Août 1987 avec mon père et moi aux commandes, juste avant que je parte pour le tour de France Aérien des Jeunes pilotes, dénommé à l’époque l’EVOLEE AIR INTER. C’était comme une déchirure, une profonde tristesse, je n’oublierai jamais ce moment lorsque mon père et moi l’avons stocké dans son petit hangar cocon protecteur pour de longues années, et ou il demeure toujours en sommeil aujourd’hui, avant de lui redonner peut-être vie un jour prochain.

A chaque fois, quand je vais le voir avec mon père, toujours fier et entier, haut perché sur son train d’atterrissage comme si il revenait d’un vol cinq minutes plus tôt, quelque part dans le BERRY du côté d’ISSOUDUN, c’est souvent douloureux, l’émotion est à son comble. Ce sont des souvenirs vivaces qui ressurgissent d’un seul coup du fond de nos mémoires, mon père et moi lui caressons son hélice délicatement d’un effleurement de la main, nous le brassons un peu, son vieux moteur RENAULT ne demande qu’à revivre, et avec un peu de patience je suis sur qu’il partirait du premier coup comme si son souffle s’était arrêté hier. Je ne peux pas m’empêcher de toucher et de prendre ses commandes de vol dans mes mains, de remuer sa dérive d’un geste amical et respectueux.

Le STAMPE pour mon père et moi c’est une histoire d’amour, c’est l’histoire d’une vie de pilotes qui nous lie tous les deux dans une passion commune autour du même avion.

Bizarrement j’ai tendance à renouveler tous ces gestes de tendresse et de respect vis-à-vis du SE5… Allez savoir et comprendre pourquoi.

Peut-être qu’un jour prochain, sait-on jamais, grâce aux talents de la petite équipe de gaulois irréductibles de l’aéroclub d’ABBEVILLE, ou peut-être aussi grâce aux sorciers du STAMPE qui sévissent depuis plus de 40 ans au CPVA d’ANGERS sous la houlette du fameux instructeur et inconditionnel du STAMPE JEAN BESNARD malheureusement disparu récemment, et qui créa au milieu des années 70 la fameuse COUPE D’ANJOU sur SV4, peut-être qu’un jour le
F-BDMO revivra.

Mon père et son STAMPE F-BDMO

Vous l’aurez compris, ma passion du STAMPE est une religion, c’est une relation intime entre un pilote et son avion, et pour mieux le faire comprendre, je me souviens avoir rencontré par chance il y a une dizaine d’années à SAINT-YAN, avant qu’ils ne disparaissent tous à un âge déjà très avancé, ils avaient tous alors entre 85 ans et 90 ans pour les survivants, les fameuses pointures du pilotage des années 50 et 60. Il y avait là Marcel CHAROLLAIS, Reine LACOUR, Louis SOUCHET, Michel BERLIN, Jean PASSADORI, Raymond VIVIEN, Le CHEVALIER D’ORGEIX. Il ne manquait que Louis NOTTEGHEM, le fameux patron et instructeur chef pilote du centre national de SAINT-YAN disparu quelques années plus tôt, lequel avait créé juste après guerre ce fameux centre dédiée à la méthode Française de pilotage, dénommée quelques années plus tard L’EVANGILE SELON SAINT-YAN.

On aurait dit une bande de joyeux lurons issus d’une maison de retraite ou ils venaient tous de se retrouver après bien des années de séparation dues à la vie de tout un chacun.

Quelle chance d’avoir pu les voir, les rencontrer, leur parler. D’ORGEIX, aux multiples vies, tantôt comédien de théâtre avant guerre et ayant tourné des films en tant que comédien avec ARLETTI, tantôt cavalier émérite de classe internationale ayant concouru aux plus grandes compétitions d’équitation comme le grand prix d’OSTENDE remporté en 1946, lequel deviendra en 1976 directeur de l’équipe de France d’équitation qu’il mènera à la victoire aux jeux olympiques de MONTREAL en 1976, tantôt cascadeur, tantôt guide de chasse et de safari Africains pendant 15 ans en CENTRAFRIQUE, mais aussi talentueux pilote de voltige sur STAMPE formé au centre national de SAINT-YAN, Jean François de THONEL d’ORGEIX, alias LE CHEVALIER D’ORGEIX connu avant guerre sous le pseudonyme de JEAN PAQUI quand il était comédien de théâtre.

D’ORGEIX avait remporté le premier championnat de France de Voltige à TOUSSUS LE NOBLE en 1954 sur son STAMPE, avant de remporter à plusieurs reprises le fameux LOCKEED AEROBATIC TROPHY à CONVENTRY.

A SAINT-YAN, lors de leur dernière rencontre il y a une dizaine d’années, les autres pointures du pilotage de cette grande époque avaient surnommé D’ORGEIX : LE PILOTE DE CHEVAL…Il faut dire aussi qu’il avait enseigné et révolutionné aussi quelque peu la méthode Française d’équitation au sein du fameux CADRE NOIR de SAUMUR…

Et pour revenir au STAMPE, Raymond VIVIEN, une très grande pointure de la voltige sur STAMPE au centre nationale de SAINT-YAN m’avait dit la chose suivante : On ne pilote pas un STAMPE… On s’habille d’un STAMPE…Subtile nuance. Je vous laisse apprécier à sa juste mesure la signification de ces quelques mots qui en disent très long sur cet avion…

Tout cela, c’était juste histoire de vous faire partager à toutes et tous une passion liée à l’aviation et à un avion depuis toujours, pendant ces fêtes de fin d’année, et au travers de cette époque moderne troublée dans laquelle nous vivons, il est parfois bon de se replonger dans des souvenirs aéronautiques encore très vivaces que l’on prend plaisir à raconter et à partager entre passionnés des choses de l’air.

On ne raconte malheureusement plus assez d’histoires dans nos aéroclubs, et pourtant cela faisait du bien, et pouvait faire mouche dans l’esprit d’un gamin qui traîne au hasard dans un coin de hangar ou à côté du bar de l’aéroclub, et je sais de quoi je parle.

Pour le plaisir de tous, 2 liens vers 2 vidéos relatant bien l’histoire de ce fabuleux avion qu’est le STAMPE, l’une réalisée en 1964 intitulée L’ENFANT ET L’AVION avec Marcel CHAROLLAIS aux commandes de son fameux STAMPE SV4 F-BDGI, lequel fait rêver un gosse en pleine classe en voltigeant avec son avion, la seconde, tout aussi fabuleuse, réalisée en 1960 avec l’une des premières caméras SUPER 8 embarquée à bord d’un STAMPE de SAINT-YAN piloté par le fameux pilote et instructeur Louis SOUCHET. Les minimas d’altitude et les restrictions n’existaient pas encore, la limite basse étant le sol…

http://www.dailymotion.com/video/x8hy7i_l-enfant-l-avion-marcel-charollais_sport

https://www.youtube.com/watch?v=Yv4YuAaDWgk

En illustration également, quelques photos du STAMPE SV4 N°645 immatriculé F-BDMO de mon père…

Vous l’aurez compris…Cela fait 30 ans que je n’ai pas pris les commandes d’un STAMPE… et cela me démange, et surtout cela ne se soigne pas…

Très bonnes fêtes de fin d’année à toutes et tous de l’AEROCLUB D’ABBEVILLE ainsi qu’à tous les pilotes habitués de notre magnifique aérodrome.

Christophe.

L'AVIATION, Le STAMPE, mon père et moi.

5 thoughts on “Christophe raconte sa passion du Stampe

  1. renan

    Bonjour,
    Très joli site.
    J’ai une helice de stamp d’origine (modèle militaire) et je voudrais la vendre.
    Etes vous interéssé ?
    Merci
    Cordialement.

  2. gerard paradis

    Je suis co proprietaire d,un stampe à saint yan raymond Vivien a été mon instructeur voltige vous pouvez me contacter 0385849717 cela me ferais plaisir de parler de stampe.

    1. Christophe LACOFFRETTE

      Bonjour Gérard,

      C’est chose faîte… Et j’avoue que j’ai passé un délicieux moment au téléphone avec toi à parler STAMPE, SAINT-YAN, BIANCOTTO, VIVIEN, etc…
      Si ma compagne n’était pas rentré à ce moment là, je crois que l’on aurait pu y passer la nuit…

      Fabuleuse histoire que celle de SAINT-YAN et des noms qui en ont fait sa renommée, notamment à l’époque des STAMPE, et bien avant que le centre ne devienne le vivier des pilotes de lignes.
      Le STAMPE, pour toi comme pour moi, et comme pour tous ceux qui on eu la chance de le côtoyer et de voler dessus, c’est un attachement profond, c’est une religion, c’est tout simplement une histoire d’amour qui lie le pilote à son avion. Rare sont les avions qui produisent un tel engouement, un tel magnétisme, et qui laisse une trace aussi indélébile.

      Merci à toi de m’avoir contacté.

      Amicalement.

      Christophe (06-64-73-60-86)
      Mail : fleurdelys.pilote@gmail.com

  3. Renault jean claude

    magnifique fabuleux recit pour moi c’est un retour en arriere de plus de 50 ans j’ai connu cette epoque
    et je suis emu
    j’ai bien connu ton pere a issoudun avec l’equipe lourdel mabillot lacote etc j’ai meme vole avec lui et c’est avec lui que j’ai fait ma premiere boucle
    le stampe d’issoudun E P a termine sa carriere a REIMS
    ton pere fabuleux pilote nous a bien amuse dans les annees 59 _60j
    les depannages planeurs en campagne quelle
    l avanture
    je lui transmet toutes mes amitiers

    1. Christophe LACOFFRETTE

      Bonjour Jean-Claude,

      C’est un peu tardivement que je viens de prendre connaissance de ton message suite à l’histoire de mon père et de son STAMPE que j’avais fait publier simplement par plaisir sur le site de mon aéroclub à ABBEVILLE.
      Assurément je lui transmettrai toutes tes amitiés et bons souvenirs, je pense que ton nom lui parlera bien sur.
      Il vient d’avoir 75 ans, bon pied bon oeil, il vole toujours sur son JURCA SIRROCO de 180CV, et surtout il est revenu à ce par quoi il a débuté à ISSOUDUN, c’est à dire le vol à voile sur l’aérodrome de MONTLUCON-GUERET.
      Je te communique son numéro de téléphone perso : 04-70-29-11- 60
      Je n’ose pas te communiquer son adresse mail… Il est allergique à INTERNET dont il ne dispose pas…Il essaie bien, mais c’est pas son truc…

      Je te donne également mon numéro de portable : 06-64-73-60-86

      Amicalement.

      Christophe

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